Vols en mer : l’impact du Saiko pour l’Afrique

01/03/2022

Le Ghana est le dernier lieu de lutte contre la surpêche d’Afrique, où les flottes étrangères illégales sont en conflit avec les petits bateaux locaux, avec un impact sur la vie locale et les stocks de vivres, pour un coût annuel potentiel de plus de 200 millions de dollars pour la nation.

La bataille pour l’industrie fragile de la pêche en Afrique a pris un tournant inattendu en juin 2021, lorsque l’UE a adressé un avertissement (ou « carte jaune ») sans précédent au Ghana, en l’identifiant comme un pays non coopératif.

Ceci n’est qu’une partie de l’histoire. Au premier abord, les flottes qui opèrent au Ghana peuvent être considérées comme défiant les lois internationales sur la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN). Mais la réalité est bien plus complexe, entachée de corruption et endémique d’un problème dont l’Afrique tout entière souffre.

Le « Saiko » a commencé en tant que système de négoce informel où le poisson indésirable attrapé par les navires industriels était échangé en mer pour des marchandises transportées par des pirogues. En moins de dix ans, il est devenu une industrie hautement organisée, illégale et lucrative, dans laquelle les chalutiers industriels, qui ne sont autorisés à pêcher que les espèces de poissons de fond, ciblent les poissons destinés au saiko.

Cela inclut les petits poissons pélagiques, y compris les sardinelles et le maquereau, qui sont en forte demande pour la consommation locale et ont été pêchés jusqu’à l’épuisement des stocks. Les blocs surgelés de poisson saiko sont ensuite vendus à la population locale.

Alors que l’industrie halieutique du Ghana essaie d’établir des méthodes pour surveiller et contrôler sa nouvelle frontière de pêche, elle manque de ressources et est en sous-effectif par rapport à l’entreprise criminelle prête à tout pour éviter la détection et maintenir une production incessante. L’INN et la surpêche sont exacerbées par la corruption et un manque d’application et de régulation, entraînant une perte de revenus annuelle de 1,3 milliards de dollars pour la région.

La population locale demande une protection et des sanctions, mais le fait de déterminer qui bénéficiera réellement des profits rend ces mesures inefficaces, au mieux.

La destruction du secteur de la pêche artisanale du Ghana a d’importantes conséquences. Environ 200 villages côtiers au Ghana, et plus de 10 % de la population, dépendent de la pêche marine pour leurs revenus. L’économie plus vaste perd des millions de dollars chaque année, alors que les marchés de poisson n’ont pas accès à leur stock habituels, ce qui fait baisser la qualité et le prix.

La pêche illégale étant toujours aussi intense, la migration de masse, l’augmentation des prix alimentaires et le soulèvement de la population sur la côte sont en passe d’augmenter.

Il y a de l’espoir pour les industries halieutiques de l’Afrique de l’Ouest. Les nations comme le Ghana et le Sénégal ont désormais un objectif partagé, ainsi qu’un ennemi commun. Avec l’assistance et les sanctions appropriées, il est encore temps d’inverser la tendance.

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